Evaluation des cinq ans

Publié le par Serge MERY

On reste partagé entre l'indignation et la colère.

Alors même que le Haut Conseil de l'éducation venait de porter un regard sévère sur les évaluations de CE1 et CM2 mises en place en 2009, qu'il a jugées partielles, peu exigeantes, et trompeuses (Le Monde du 16 septembre), voilà que le ministre présente une opération d'évaluation nationale des élèves de grande section de maternelle aussi imprévue que préoccupante.

Que veut-on réellement évaluer ? Les élèves, qui à cinq ans devraient se trouver à l’abri de toutes pressions, ou les maîtres de maternelle, ou encore l’école maternelle elle- même. Ce projet n’a aucun sens et présente même le risque d’abandonner la logique éducative pour mettre en place un certain flicage. On pourrait dès lors classer les élèves en plusieurs catégories et leur donner, dès cinq ans, une place assignée dans la société. Je ne vois, en effet pas d’autre intérêt au classement que de répondre au marché de l’éducation privée.

Les maîtres et les maîtresses de maternelle décèlent chaque jour les capacités de leurs élèves et adaptent leur enseignement à ces réalités constatées. Eduquer n’est pas seulement remplir un cerveau comme on remplit un vase d’eau. Mais les enseignants le savent depuis longtemps.

Alors, assez de ces novations telles que les fichiers des décrocheurs ou les évaluations un peu trop précoces pour être utiles à l’ouverture d’esprit auquel chaque enfant a droit dans l’école de la République.

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