La déferlante socialiste

Publié le par Serge MERY

tsunami.jpg« La déferlante »

Ce titre pourrait revivre en avril 2008. sous entendu socialiste était le titre de la couverture de notre « Communes de France » en avril 2004, au lendemain des élections.

Pourquoi ?

La première donnée est que Nicolas Sarkozy incarne presque seul la Droite. Il a tellement bien éliminé ses concurrents avant les Présidentielles, il a tellement piétiné ses amis depuis son élection qu’il est seul face aux Français.

La seconde donnée est que je ne pense pas que la méforme de Nicolas Sarkozy soit passagère. Elle va durer et aura un impact sur les élections de mars qui serviront d’exutoire à des populations qui pour certaines veulent leur revanche d’une présidentielle ratée, et pour d’autres se trouvent trahies par des engagements non tenus. En outre le comportement du Président, son style, son cynisme face au monde de l’argent désorientent son électorat le plus conservateur qui pour une part pourrait bouder les urnes.

Dans ces conditions, on voit bien depuis plusieurs semaines s’annoncer une sale période électorale pour le parti du Président, un rejet de la Droite. Plusieurs villes et certaines emblématiques comme Strasbourg et Toulouse, mais bien d’autres pourraient se donner un Maire socialiste d’autant plus que ce niveau local est de plus en plus distingué du niveau national par les électeurs.

Si l’analyse se confirme le 16 mars, c’est à l’évidence une grande joie pour les femmes et les hommes de progrès.

Et pourtant cette victoire inéluctable pose à l’évidence plusieurs sortes d'écueils.

Un premier qui ne doit pas être sous estimé est la réaction dans le camp du Président de la République. Tous ces élus locaux battus feront porter la responsabilité sur leur leader et la dissolution de Jacques Chirac ne sera que vague souvenir face à ces milliers de conseillers municipaux privés de leur rôle de notable. Un remaniement ministériel, même profond, ne pourra pas corriger cet effet qui aura des conséquences sur notre démocratie.

Un second serait que nous avons déjà vécu en 2004 une embellie exceptionnelle à notre profit, ce qui, beaucoup en conviennent aujourd’hui, nous a fait oublier le contexte politique et a conduit à ce que l’on a connu en 2007.

Alors, oui, nous devons gagner les élections de mars et les gagner largement. Mais il faudra absolument gérer cette victoire car une nouvelle sanction électorale en 2012 serait  rédhibitoire pour le Parti Socialiste qui ne peut se conten

ter d’être un parti de personnalités locales.

J’ajoute, avec mon expérience d’élu depuis 37 ans, que l’importance et la qualité de nos élus locaux sont primordiales pour mettre en application la pensée socialiste dans les communes, les départements et les régions mais que ces fonctions ne peuvent conduire, seules, à la reconstruction du socle de la pensée socialiste.

Or, le risque est grand, avec une direction nationale qui est la même depuis dix ans, de se satisfaire d’une victoire pouvant être spectaculaire aux municipales bloquant ainsi ou atténuant la transformation en profondeur du Parti Socialiste.

Ainsi, la victoire désormais annoncée peut priver le pays d’une force démocratique d’alternance nationale.

C’est à méditer pour que la déferlante annoncée de 2008 n’annonce pas la dégelée de 2012.

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